Sylvain Chopard
INFO ET BIOGRAPHIE

Sylvain chopard Artiste peintre contemporain

Né à Besançon (Doubs) en 1956, d’une famille modeste et l’aîné de trois enfants, j’étais de la terre. Je rêvais de la mer comme un pays inaccessible, nous étions de la campagne. Nous vivions dans les champs, les bois et les chemins. Pour se baigner, étaient le ruisseau, la rivière ou l’étang. Les odeurs, les bruits, les sensations, tout venait du terroir Francomtois. Il y avait les vaches, les poules, les chevaux, les mésanges et corbeaux. Les oiseaux de mer, c’était l’exotisme, c’était ailleurs, loin d’ici.
Je n’ai pas eu la chance de faire d’études universitaires. Des difficultés familiales après le divorce de mes parents n’ont fait qu’accentuer une situation déjà précaire. Le germe d’un appel de départ pour « les Amériques » a commencé à secouer profondément mon esprit à la recherche du soleil et d’aventure. A 18 ans, je me suis engagé volontaire dans la Marine Nationale, j’ai obtenu un brevet d’infirmier. Quelques mois plus tard, c’était le départ pour le Pacifique. A bord du patrouilleur « la Paimpolaise », j’ai vécu quatre années de découvertes intenses des îles du Pacifique sud, et j’ai entretenu une connivence extraordinaire avec les Polynésiens, sensations extrêmes d’un monde extra temporel.
Le retour en France ne fût pas facile.
J’ai passé plusieurs années à l’Hôpital des Armées de Lorient. J’ai réussi le concours pour l’entrée au C.I.L.A.M.A de Desgenettes à Lyon afin d’y présenter mon diplôme d’Etat de laborantin. Après deux ans d’études d’hématologie, sérologie, virologie, bactériologie, parasitologie et immunologie, j’ai été versé à l’hôpital des Armées de Cherbourg en tant que responsable du poste de microbiologie. Au premier abord, la ville portant les stigmates de la dernière guerre mondiale, me parut grise et monotone. Très rapidement, j’ai découvert une campagne verdoyante. La terre, les paysages, les maisons, ressemblaient aux tableaux de Jean-François Millet. La touche finale se trouvait être la côte sauvage bordée d’une mer attirante et troublante. J’ai ainsi vécu quelques années dans une Normandie encore vierge d’urbanisation, entourée de pâtures, forêts mystérieuses et criques sauvages.
La Bretagne et la Normandie ne firent qu’attiser une passion pour la mer et ses couleurs.
L’attraction irrésistible de cette mer me procurait déjà une envie secrète de création, rien de concret, seulement un sentiment de futur. Voilà pourquoi j’aime peindre les paysages de mer. Les années passèrent, et je me retrouvais au milieu des paysages africains. Deux ans baignés de couleurs chaudes et tons sourds à Dakar au Sénégal et six mois en mission, le seul marin français, présent au Tchad. En 1998, je m’apprêtais à quitter la France pour l’assis à la terrasse d’un café, une bohémienne mendiant pitance, me prit la main pour y lire la bonne aventure. Son message me parût anodin sur l’instant. » Je te vois entouré de couleurs, beaucoup de couleurs avec les visites de nombreuses personnes, ta signature sera recherchée ».

Autodidacte, j’ai commencé à peindre en 1999 et ai pris mon premier pinceau alors que je découvrais dans une galerie de Miami une affiche sur la peinture de Gauguin. A mon arrivée aux Etats-Unis, je ne connaissais pas cette aptitude pour la peinture et c’est au large de la Floride que j’ai passé le cap en découvrant une véritable passion pour cet art.
Très peu de références font partie de mes inspirations. Je me considère proche des impressionnistes, touche du doigt l’expressionnisme et plonge dans un fauvisme quelques fois extra-dimensionnel. Récemment, le synthétisme ainsi que la peinture de l’école de Pont- Aven m’ont apporté un nouvel élan.
Aujourd’hui, je n’imagine pas vivre loin de la mer. Même si je ne la vois pas, j’aime savoir qu’il me suffit de sortir et de marcher pour la trouver. Elle fait partie de ma vie, elle m’est aussi familière que la forêt. La Royale m’a appris à l’aimer, à vivre à son rythme. La mer m’apaise, me remplit de bonheur, m’apporte force et courage. Même, méchante de par son énervement, je respecte son caractère qui comme un savant parent, me dis : « j’ai besoin d’être seule, alors reviens plus tard » !
New York n’a pas été ma destination finale. Chaque jour, je vis avec l’espérance pour qu’un départ vers d’autres horizons où couleurs et lumière soient au rendez-vous.